mercredi 28 avril 2010

Tant de moi s'est écorché, mais la fièvre s'est apaisée Amandine Bourgeois




Combien de fois avais je monté ces marches? combien d'anonymes? combien de verres, de degrès? J'avais voué quelques années de jeunesse à cette décadence embourgeoisée, étalage de peau et d'indécence. Il entra dans ma vie... Je ne m'égarais plus de nuit desormais, je ne laissais plus l'ivresse me prendre. J'espérais, dur comme fer; j'étais soleil, belle de jour. A tort... J'avais troqué mes insomnies contre ses douleurs, lui l'écorché-mort. Son nom enfermait plus de vices à mon coeur qu'un fix de méthadone. Je n'avais pas réalisé, je n'avais pas su mesurer l'ampleur de la catastrophe, le danger de la fusion. L'érosion physique m'achevait un peu plus chaque matin, sclérosée, asthénique. Je vivais mes nuits de journée, amorphe et larmoyante. Prise d'une douleur tacite, je m'étais noyée au fond de gouffres insondables, hors de portée. Je m'étais pendue haut et court, à son cou.
Je re nais de mes cendres, à l'approche des beaux jours, en quittant nos toujours. Je n'avais jamais trouvé l'air si tendre, si doux, amoureux.

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